Didon & Énée

HENRY PURCELL Opéra en trois actes Z 626

Livret de Nahum Tate d’après l’« Énéide » de Virgile augmenté d’un prologue et d’un épilogue de Johanna Wokalek d’après des motifs du livret « La Didone » de Giovanni Francesco Busenello et de l’« Énéide » de Virgile et citant le poème « Die Bösen liebend » de Friedrich Nietzsche

 

JOHANNA WOKALEK  Magicienne
KATE LINDSEY  Didon
BENEDICT NELSON  Enée
KATJA STUBER  Belinda
AGNES KOVACS  Deuxième Femme
ANNE BIERWIRTH  Première Sorcière
MARION ECKSTEIN  Deuxième Sorcière / Esprit
HERMANN OSWALD  Marin
FLORENCE VON GERKAN / HWAN KIM  (Collaboration) Décors & Costumes
GAIL SKRELA  Choréographie
MICHAEL BEYERMANN  Lumière

CHŒUR ET SOLISTES BALTHASAR NEUMANN
ENSEMBLE BALTHASAR NEUMANN
THOMAS HENGELBROCK  Concept, mise en scène et direction musicale

LA FACE OBSCURE DE DIDON
Henry Purcell soupçonnait-il que son opéra « Didon et Énée », créé en 1689, conserverait plus de trois siècles plus tard une actualité aussi brûlante ? Didon et Énée sont des réfugiés de guerre ; tous deux ont perdu leur premier conjoint. Ils se rencontrent à Carthage et tombent éperdument amoureux. Mais les ombres du passé ne tardent pas à les rattraper : un « Esprit » vient rappeler sa mission à Énée qui, la mort dans l’âme, quitte Carthage. Désespérée, Didon se transperce avec une épée.

L’opéra s’appuie sur le chant IV de l’« Énéide » de Virgile. Henry Purcell et son librettiste Nahum Tate opèrent toutefois des modifications décisives dans la dramaturgie : ils suppriment tous les personnages divins et, inspirés par le « Macbeth » de Shakespeare, introduisent une magicienne. L’amour malheureux entre Didon et Énée n’est plus ici le résultat d’un caprice des dieux mais d’un processus psychique intérieur. Quant à la magicienne, elle est, comme dans de nombreuses pièces anglaises du XVIIe siècle, un reflet de la face obscure de Didon. Elle devient la contre-figure qui élève le mal, la destruction, la guerre, au rang de norme et postule un renversement de toutes les valeurs.

Suivant la tradition des semi-opéras du temps de Purcell, le rôle de la magicienne est joué et chanté par une comédienne dans la version mise en scène par Thomas Hengelbrock. Johanna Wokalek a élargi ce rôle en lui ajoutant ses propres textes, qui s’appuient sur Busenello et Virgile.

 

PRESSESTIMMEN

« C’est d’ailleurs avant tout l’intériorisation qui émeut, la force du murmuré que Hengelbrock évoque finalement dans une totale obscurité : chaque intensification mène à encore plus de délicatesse – et chœur et orchestre sont ici ses plus subtils partenaires. Initialement prévu comme une simple version concertante, le spectacle conçu et dirigé par le chef d’orchestre Thomas Hengelbrock a pris la forme d’une lecture originale, augmentée de textes et de musique, saluée après 70 minutes par un tonnerre d’applaudissements. » Die Presse

« Une merveilleuse soirée au cours de laquelle le public a pu expérimenter la merveille qu’est Didon et Énée. » FAZ